La peur de la timidité (trouble du développement): Témoignage d'un ex timide!

Alors voilà, je pensais depuis quelque temps à me livrer anonymement, sur un site à la portée de tous, car j'imaginais que mon témoignage pourrait peut-être guider certaines personnes, de tout âge et de tout horizon.

Pour commencer, on peut dire que mon libellé se fera en plusieurs grandes parties, parce que c'est de cette manière là que ça s'est passé pour moi.

Dans un premier temps, on va dire que comme n'importe quelle personne timide avec une très mauvaise estime d'elle-même, je baignais dans une vision de moi-même qui demeurait négative. Je n'arrivais pas à m'affirmer, à être à l'aise en publique, à parler avec des inconnus. Comme si ça ne suffisait pas, je m'efforçais presque inconsciemment à admirer ceux qui y arrivait, ceux que je considérais et ça, de manière complètement infondée et subjective, de mieux que moi (physiquement, intellectuellement, socialement, pour leurs qualités personnelles...), ce qui renforçait d'autant plus mon handicape, car oui, soyons clair, c'est un handicape ! Et vous allez très vite le comprendre. Pour l'instant, je me contenterais de dire que dans ce cas de figure-ci, nous sommes dans la première phase, celle où on ne part de rien, nous sommes encore enfermé, prisonnier de notre peur. Pour moi, et pour, je pense, la majeure partie des gens timides, le regard des autres me faisait peur, je craignais le jugement négatif d'autrui. Mais finalement, laissez-moi vous dire, à vous ! Les timides ! Que le regard des autres n'est pas comme vous le pensez. Non jeune fille, le garçon que tu trouves mignon ne vas pas dire que tu es moche car aujourd'hui, par malheur, tu t'es mal habillée. D'une part, non seulement le jugement d'être mal habillé ne se fait que par le biais d'un regard sur soi-même, mais de plus, les autres ne percevront pas de différence... si vous saviez à quel point nous sommes si peu regardants entre nous. Alors bien évidemment, ceux qui voudront se faire le plaisir de critiquer le feront, mais cela ne viendra pas de vous mais uniquement d'eux, c'est à dire que vous n'aurez aucun moyen de pouvoir de décision ou de changement sur ce regard-ci, et qu'en plus, ces gens vous auront jugé comme ils l'auraient fait pour Beyoncé. Pour revenir au sujet, chez vous, personne timide, la vision qu'ont les autres de vous vous fait peur. Et l'unique moyen de mettre fin à cette peur, pardonnez-moi de vous le dire, mais c'est de l'affronter.

Pour ma part, l'affrontement de moi face au regard extérieur c'est fait sans que je le veuille. Pour mieux me faire comprendre, bien que je n'ai jamais eu confiance en moi avant, grâce à mon niveau d'argent et ma facilité à suivre les tendances, j'ai donc fait partie d'une bande de filles "populaires", superficielles, hypocrites, des poufs. J'étais amie avec elles par défaut, je n'avais jamais cherché à faire de réels choix, ça m'arrangeait et... il faut dire qu'à l'époque je ne m'imposais pas par crainte du regard des autres, par crainte aussi de ne pas me sentir à la hauteur. Bref, tout ça pour dire qu'un beau jour, ma famille s'est retrouvée en déficit d'argent, je me suis donc retrouvée à déménager dans une maison insalubre et à peine de quoi manger durant un an, du jour au lendemain. Du coup, je ne pouvais plus me cacher derrière le confort de nouveaux vêtements, d'une belle coiffure, d'un beau maquillage, bref, d'une apparence extérieure qui soit soignée, mon plus grand rempart. C'est ainsi que je suis rentrée dans la seconde phase, c'est celle où on émerge, où on réalise qu'on n'est pas limité qu'à une apparence et que finalement, on en est pas du tout prisonnier. Cette période a été la plus difficile de toute ma vie, j'ai fait une dépression. J'avais du mal à sourire, je n'avais plus envie de parler, je me sentais seule. Ce qui m'a ouvert les yeux sur ma timidité et ma peur des autres, c'est que malgré tout ça, malgré des vêtements dans lesquels je me sentais mal, le fait que je ne prenne plus soin de moi, que je n'essaye plus de faire bonne image, le regard des autres à été complètement indifférent à tout ceci, et pourtant, je peux vous dire qu'en faisant partie d'un groupe de fille "populaire", on est souvent les premières a être critiquées, à être épiées. Mais rien. De l'indifférence totale. Et puis là, après mea culpa, introspection et tout ce que l'on veut, je me suis rendue compte que durant toutes ces années, j'avais été une fille totalement égocentrique. Je croyais que les gens s'intéressaient à mon apparence, qu'ils me jugeaient sans cesse, je prenais ma vie sociale comme une tribune. Mais en réalité, ces mêmes gens me critiquaient pour ma façon d'être et mes actes. De ce fait, j'ai compris que j'avais perdu du temps précieux en me faisant belle pour les autres, pour me sentir bien. Tous ces gens ne vous regardent pas vraiment. Ils ne remarque pas vos points noirs, vos ongles rongés, ils se contentent simplement d'une vue d'ensemble. De ce fait, j'ai moins eu peur d'être moi-même, dans le sens où si ça ne les repoussait pas que je ne prenne pas soin de moi, que je ne sois pas habillée à la dernière mode, ce qui implicitement était signe de blocage et de chaos depuis tant d'années dans ma tête, alors pourquoi donc ça les embêterait que je parle avec eux ? Pourquoi devrais-je continuer à traîner avec ces filles qui ne me ressemblent pas vraiment, puisque finalement je peux avoir une valeur en tant qu'individu auprès des autres ?

Suite à ça, la troisième phase à débuté, vaincre sa peur des autres, ça implique de remettre beaucoup de choses qu'on avait accepté et dont on ne veut plus. Car lorsqu'on a peur des autres, en général il est difficile de s'affirmer, on peut être victime d'influences qui ne nous allaient pas, ou alors, on réalise que ce handicape nous empêchait de faire des choses qui nous permettrait d'être plus épanoui, moins oppressé. Dans la troisième phase, c'est un peu le moment où on remet tout en question, et c'est à ce moment là qu'on commence un peu mieux à mettre le doigt sur ce que l'on veut vraiment, sans peur ni sans crainte. Pour ma part, j'ai envoyé balader cette bande de filles, et j'ai un peu envoyé paître tout mon entourage finalement. Il faut dire que j'étais mal entourée. Pendant plusieurs moins, j'étais souvent toute seule, mais je m'en fichais, ça me permettait de réfléchir, de me retrouver un peu.

Puis est arrivé la dernière phase, c'était la première fois de ma vie que j'osais m'affirmer. Le regard des autres ne me semblait plus si important. J'avais avant tout envie de faire les choses pour moi, (puisque de toute manière personne ne remarque rien, autant le faire pour vous-même). J'ai donc complètement changé mon image, je fumais pour faire "genre", j'allais à des soirées, y buvait pour faire "genre", je sortais tout le temps, je me lissais constamment les cheveux pour faire plaisir aux autres parce que je recevais des compliments, sauf qu'à force, ils ont fini par être morts, alors j'ai dut les couper. Si je parle de mes cheveux, c'est parce qu'ils sont assez symboliques de mon parcourt: quand je n'arrivais pas à m'affirmer, sous le regard des autres, je refusais leur nature, alors je les lissais, les colorais, ils s'asséchaient, se ternissaient et avait perdu toute leur brillance. Puis lorsque je suis arrivée à la troisième phase, je les ai coupé aux épaules, j'ai fait en sorte que ma couleur naturelle revienne, ça a mis du temps. J'en ai pris tellement soin que maintenant, je ne les ai jamais vu aussi beaux, ils sont resplendissants naturellement. Tout ça pour dire qu'on n'est pas fait pour rentrer dans un moule, on peut être comme on est, et ce n'est pas pour autant qu'on sera mis à la marge de la société. Le résultat pour moi, c'est qu'aujourd'hui je ne fume pas, je ne bois pas, je mange bio, je fais 4 heures de sport par semaine, je suis première de ma classe alors que toute ma scolarité mes notes n'ont jamais décollées. Et pour autant ça ne m'empêche pas de m'être fait de nouveaux amis, qui me ressemblent vraiment. J'ai jamais été aussi heureuse. A l'heure qu'il est, j'arrive à parler aux inconnus parce que je sais que leur jugement ne peut pas être aussi dur que le mien sur moi-même, car je sais que finalement, les gens biens ça existe, et que ceux-là ne sont pas là pour vous juger sur des apparences. Et croyez-moi, des gens mauvais il y en aussi, mais ils ne voudront pas perdre leur temps à vous critiquer s'ils n'ont rien contre vous. Et quand bien même ? Leur critique ne changera rien de votre vie, ces gens ne vous connaissent même pas. Ils jugent quelque chose qu'ils ne comprennent pas, comment pourriez vous être vexé par tout ceci ?

J'ai donc éclairé, à travers mon point de vue, comment on peut s'affirmer face au monde extérieur. Cependant, il reste un point essentiel à ceci, il faut gagner en confiance en soi.

Pour continuer, je sais qu'on peut penser "ho ! plus facile à dire qu'à faire...", certes. Cependant, à ça, la fille d'aujourd'hui, celle qui a beaucoup changé, vous dirait qu'on est simplement le miroir continuel de notre volonté. Je m'explique: si vous êtes gros, que ça vous gâche la vie, mincissez. De toute manière, vous êtes l'élément déclencheur de ce surpoids, de ce fait, vous allez devoir payer mais... c'est pour votre épanouissement psychologique mais aussi pour votre santé. Il ne tient qu'à vous de tout changer. Inscrivez-vous en salle de sport, suez 2 heures par jour. Documentez-vous sur des manières de mieux manger. En 3 mois, si vous êtes assidu vous pouvez perdre 10 kilos.

C'est l'exemple le plus courant et le plus imagé de notre pouvoir sur nous même. Il faut arrêter de penser qu'on est incapable de devenir bilingue, d'être cultivé à foison, d'être le roi du style ou monsieur muscle. Nous pouvons être qui nous voulons, mais à la seule condition d'avoir la volonté de faire un travail dur et acharné contre nous-même, nos désirs, nos ressentis, mais le résultat ne vaut-il pas le coup ?

Je suis la preuve que c'est possible, regardez-moi, tout me réussit et ça, simplement parce que j'ai compris que mon corps n'est pas mon ennemi, il demeure simplement un outil, un moyen d'arriver à mes buts. J'ai donc pris la peine de prendre soin de lui, de lui permettre et donc de me permettre d'évoluer pour être au mieux de moi-même et non pas au mieux par rapport aux autres (ne jouez pas à ce jeu, vous trouverez toujours mieux que vous).

Pour ma part, c'est une mission réussie, alors... pourquoi pas vous ?

A travers ce texte, j'ai essayé de résumer au mieux mon vécu par rapport à ce problème, mais bien évidemment, si vous avez besoin d'être mieux éclairé, d'avoir des conseils personnalisés, que vous voulez vous aussi témoigner ou partager votre avis sur ce sujet, tout le monde est le bienvenu !
Message édité par MUNITUS le 25-11-2013 / source: https://forum.doctissimo.fr/

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